journalOskar80

Les cartes

La dernière parole d’Oskar Serti sur son lit de mort fut : « Patience ».
Ses amis s’interrogèrent sur le sens profond à donner à ce mot : « Oskar nous dit-il que, même si la mort est fascinante, il faut prendre son temps et attendre tranquillement que notre heure arrive ? Se demande-t-il comment passer ce temps infini qui s’offre maintenant à lui ? »
La réponse était peut-être plus simple. Entre ses mains jointes, Serti serrait un jeu de cartes. Lui qui n’avait jamais joué de sa vie, avait-il l’intention de faire des patiences dans l’au-delà ?
D’étranges petits personnages étaient griffonnés sur chacune des cartes. Se pouvait-il que ces dessins aient une quelconque influence sur le jeu qui attendait Oskar ?
Pour le savoir, ses amis se lancèrent aussitôt dans une partie de cartes.
Vingt-cinq heures plus tard, saisis par la crainte d’être emportés dans une partie sans fin, que même la mort ne pourrait interrompre, ils remirent précautionneusement le jeu d’Oskar entre ses mains.